À nos prothèses (Fr)
À nos prothèses est un projet collectif qui interroge les relations d’intimité, de convivialité, de dépossession et d'(in)accessibilité à nos prothèses ‘ordinaires.’ Les prothèses sont des extensions physiques, digitales, urbaines ou sensorielles qui permettent de compléter, d’étendre, d’ajuster notre être à soi et notre être ensemble. Les prothèses peuvent être matérielles (appareil auditif, canne, lunettes, prothèses dentaires, etc.), numériques ou urbaines (rampe d’accès). Ce projet s’intéresse aux prothèses ordinaires et revendique des approches solidaires au sens de Donna Haraway (Cyborg Manifesto), des solidarités Crip (Mia Mingus, Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha), du CRIP Art et des fusions féministes, queer, Crip et Cyborg (Alison Kafe, Mallory Kay Nelson, Ashley Shew, Bethany Stevens.)
Archivivantes
Portés par des artistes et des archivistes issu-e-s et allié-e-s de la diversité capacitaire (*QTBIPOC, Aveugles, Sourds, Neurodiverses et à mobilité réduite) ce projet vise à inventer une infrastructure transmédiatique d’archives vivantes. Cette infrastructure permettra de recueillir, d’articuler et de naviguer des récits, des mémoires, des rêves de réappropriation de prothèses ordinaires. Pour supporter l’accessibilité intercapacitaire et multisensorielle de ce projet, l’infrastructure numérique s’appuiera aussi sur l’installation participative et transmédiatique d’interfaces tactile, sonore et visuelle. Des ateliers collectifs permettront d’envisager des solutions liées à la conception, la contribution, les traductions entre langue, médium et capacités.
À nos prothèses (en)
À nos prothèses is a collective project that questions relations of intimacy, conviviality, dispossession and (in)accessibility to our ‘ordinary’ prostheses. Prostheses are physical, digital, urban or sensory extensions that allow us to complete, extend and adjust our being to ourselves and our being together. Prostheses can be material (hearing aids, canes, glasses, dental prostheses, etc.), digital or urban (access ramps). This project is concerned with ordinary prostheses and claims solidary approaches in the sense of Donna Haraway (Cyborg Manifesto), Crip solidarities (Mia Mingus, Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha), CRIP Art and feminist, queer, Crip and Cyborg fusions (Alison Kafe, Mallory Kay Nelson, Ashley Shew, Bethany Stevens.).
Living Archives
Spearheaded by artists and archivists from and allies of the differently abled (*QTBIPOC, Blind, Deaf, Neurodiverse and mobility-impaired), this project aims to invent a transmedia infrastructure of living archives, through do-it-together workshops. This infrastructure will make it possible to collect, articulate and navigate stories, memories and dreams about the reappropriation of ordinary prostheses. To support the project’s cross-capacity and multi-sensory accessibility, the digital infrastructure will also rely on the participatory and transmedia installation of tactile, sound and visual interfaces.
Contexte – histoire
Au printemps 2023, une résidence chez AdaX a rassemblé Véro Leduc, une artiste Sourde, Carlos Parra, un artiste aveugle et goldjian, un.e artiste neurodiverse, puis a convié une 20 aine d’artistes de la diversité capacitaire, ainsi que des hackers et des porteurs de prothèses à un hackfest qui s’est tenu au M-A-I suivi d’une présentation publique au studio 303. Le projet a été notamment soutenu par le Conseil des arts de Montréal.
Le projet À nos prothèses a donné lieu à de nombreuses productions audios (récits des prothèses), plastiques (prothèses dentaires DIY, BD et sculptures en braille), installatives (Dôme de rêves de prothèses, zones de tampon acoustique, zones de recharge) et des ébauches de propositions performatives, associant art performance, théâtre d’objet, et marionnettes. Nous avons déjà une importante documentation multimédia, qui attend une plateforme d’archivage, mais surtout de partage, d’édition et de collaboration.
Les artistes du projet A nos prothèses! ont formulé ensemble, le besoin d’Archives Vivantes, nourries organisées et maintenues par et pour les artistes de la diversité capacitaire. (Plus tard, nous avons découvert que ce terme fait échos aux Archives Queer théorisées par Sam Bourcier. (https://iaata.info/La-fievre-des-archives-par-Sam-Bourcier-4027.html)
Marie Achille, un.e artiste Sourde qui s’est joint.e au collectif, est allé.e faire une école d’été au Centre Pompidou (Paris) et y a présenté, avec succès, les archives d’À nos prothèses.
Goldjian est une artiste neurodiverse, vivant avec un tdah et un trouble bipolaire. Suite à une thèse doctorale en sociologie et communication qui a porté sur la négociation des contributions dans les wiki publics, iel a facilité de nombreux événements et rencontres interdisciplinaires associant artistes, makers et chercheurs et s’est orienté vers la pratique de l’art relationnel dans l’univers des arts médiatiques. Iel a aussi cofondé le Femhack et s’intéresse aux plateformes et serveurs féministes, auto-gérés, ainsi qu’à la science et aux matériaux ouverts, et au value in design.
Véro Leduc est une artiste Sourde, multidisciplinaire, qui oeuvre en art visuel, art performance, et poésie. Elle est aussi chercheuse et dirige la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle.